L’Arabie Saoudite se débarrasse de la dette US
Écrit par Dimitri MBAPPE NJOME sur 13/09/2023
L’alliance de l’Arabie saoudite avec les BRICS est un bouleversement géopolitique. Elleenfonce un nouveau clou dans le cercueil du pétrodollar. Le Bitcoin en embuscade.
Cela fait maintenant plusieurs années que la Chine et la Russie n’accumulent plus de dollars. Cette tendance s’observe facilement au niveau de leurs réserves de change.
La Russie a évidemment fait de même et c’est désormais au tour de l’Arabie saoudite de déserter la dette publique américaine. Ses réserves « officielles » de dollars reculent depuis près de trois ans :
Nous assistons à la fin du système du pétrodollar qui remplace le Gold Standard depuis les années 1970. Les prémices de ce coup de maître monétaire remontent à 1945. A l’époque, de retour de Yalta, le président Roosevelt mouille son croiseur (l’USS Quincy) le long du canal de Suez et scelle un accord avec le roi Abdelaziz Al Saoud pour assurer l’approvisionnement énergétique en pétrole des États-Unis en échange de la protection militaire des États-Unis. Cette entrevue fut appelée plus tard le pacte de Quincy (que George Bush renouvellera en 2005).
La seconde réunion historique entre la famille Saoud et les États-Unis se déroula en 1974. Henry Kissinger est alors Secretary of State et cherche à sauver le dollar de la fin de l’étalon-or. Cette réunion fut le point culminant du plan machiavélique de Kissinger qui puise ses racines dans la guerre du Kippour (1973) qui opposa Israël à une coalition militaire arabe.
Conséquence, en 1974, le prix du baril quadruple, passant de 3 à 12 dollars. Entre 1970 et 1980, le prix du baril finira par être multiplié par 10 ! L’OPEP envisagera même un temps de libeller son pétrole en or en raison de la dépréciation brutale du dollar (pour cause d’abandon du Gold Standard en 1971).
Le roi Fayçal entendra très distinctement ces roulements de tambour et, en fin d’année 1974, accepte une proposition qu’il ne peut pas refuser. Washington lui promet une protection militaire contre Israël, la vente illimitée d’armement, un rétropédalage sur la question de Jérusalem et un retour d’Israël dans ses frontières de 1948.
– Vendre son pétrole EXCLUSIVEMENT en dollar
– Investir ses surplus de dollars dans la dette américaine
Voilà comment le pétrodollar est né.
L’Irak essaya bien de vendre son pétrole en euros mais fut détruite sur le champ. L’Iran, qui refuse aussi de vendre son naphte en dollars, est pour sa part sous embargo depuis des décennies. Et ne parlons pas de la Libye ou de la Syrie…